Comment les medias locaux s’emparent du journalisme « constructif »
Dans un documentaire passionnant produit par la chaîne japonaise NHK, plusieurs rédactions locales décrivent leur stratégie pour éclairer les citoyens et peser sur les décisions politiques. Et le reportage débute par une illustration édifiante des conséquences des déserts d’info dans les zones rurales.
En 2014, le groupe Sanderson a tenté d’implanter un élevage industriel de volailles à Fayetteville, en Caroline du Nord. Le Fayetteville Observer et sa rédaction de 40 journalistes sont parvenus à assurer un décryptage pointu du projet avec plus de 170 articles. Résultat : un exposé documenté des retombées économiques comme des conséquences environnementales, qui marque encore la mémoire locale et qui a conduit les habitants à refuser le projet de Sanderson.
Dans le comté voisin, la rédaction du Robesonian a subi ces dernières années une fonte de moitié de ses effectifs. Impossible dans conditions de conduire des enquêtes et des reportages : “Aujourd’hui, nous dépendons davantage des gens qui nous fournissent leurs informations”, admet-il. Les promoteurs de l’élevage industriel se sont finalement installés dans son comté, où la population ne s’étaient pas mobilisée, entraînant les dégâts sur l’environnement qu’avaient prévus leurs voisins du Fayetteville Observer .
Pour éviter ce genre de situation, six journaux de Pennsylvanie, près de New-York, ont décidé de créer une rédaction parallèle commune de 12 journalistes, Spotlight Pa. Ce pure-player est capable de conduire des enquêtes utiles à leurs lecteurs et influentes sur les politiques publiques, que chacun des six journaux n’était plus en mesure de produire faute de ressources. Spotlight Pa est financée essentiellement par des dons.
Cet article est extrait de notre newsletter de veille SMILe du 28 Mai 2020. Pour vous abonner, c’est par ici !