Coronavirus : premières conséquences économiques pour les médias
L’inquiétude est palpable du côté des dirigeants et les premiers signaux sont là. “Nous avons réussi à nous adapter très rapidement pour poursuivre l’activité, mais économiquement nous sommes frappés de plein fouet et inquiets”, confie au journal La Croix Gabriel d’Harcourt, le patron de La Voix du Nord, qui enregistre une baisse significative des revenus publicitaires.
“Symbole de ce phénomène, Paris-Normandie annonçait, dès le 18 mars, mettre au chômage partiel le personnel de sa régie”, note Jean-Marie Charon qui dresse pour Alternatives Economiques un premier bilan des effets de la crise. La presse quotidienne et hebdomadaire régionale connaît aussi un recul des ventes aux numéro avec la fermeture des kiosques (dans un contexte déjà fragilisé par les difficultés de Presstalis) et il n’est pas certain que le regain des abonnements numériques (parfois offerts) suffise à compenser les pertes.
Si tous les médias locaux souffrent de la désaffection des annonceurs, le coup est encore plus rude pour les médias gratuits, à commencer par les gratuits culturels, dont certains ont tout bonnement renoncé à sortir leur dernier numéro. C’est le cas de WIK et Kostar à Nantes ou encore de Sorties de Secours à Lorient. La crise oblige aussi les médias à annuler ou repousser nombre d’événements qu’ils organisent. La Dépêche du Midi a par exemple reporté son forum “Le monde Nouveau” de mars à septembre prochain.
Le gouvernement a annoncé une batterie d’aides auxquelles les entreprises peuvent avoir recours selon leur situation et leur taille. Les régions prennent le relais avec des fonds de solidarités auprès des PME, des associations et des organisateurs d’événements culturels, comme ici en Pays de la Loire. Quelques coups de pouce viennent aussi du secteur privé. La startup Poool a par exemple décidé d’offrir gratuitement l’accès à ses services pendant deux mois pour permettre à des éditeurs de créer une zone abonnés en mettant en place un paywall.
Cet article est extrait de notre newsletter de veille SMILe du 26 mars 2020. Pour vous abonner, c’est par ici !