En France, comment les médias privés encaissent le choc économique
Si le public a redécouvert le plaisir d’écouter la radio, faisant grimper les audiences, les revenus publicitaires des stations privées sont en chute libre (20% à 30% des volumes habituels au mois de mars). Or, c’est souvent leur unique source de financement. “Nos chiffres d’affaires sont en train de tendre vers zéro”, alerte Jean-Eric Valli, le président du réseau Les Indés Radios et dirigeant du groupe 1981, dont la moitié des salariés sont désormais en chômage partiel. Dans une interview accordée à la Lettre Pro de la Radio, il appelle l’Etat à soutenir le déploiement du DAB+ et à encourager les annonceurs à revenir vers les médias.
Pour les médias papiers, dont évoquions les premières difficultés la semaine dernière, les problèmes de distribution viennent aggraver la chute des ressources publicitaires. “Un maillon essentiel de l’accès à l’information, en particulier dans les territoires les plus fragiles, nous abandonne”, dénonçait la semaine dernière L’Alliance dans un communiqué, après l’annonce par La Poste de suspendre la distribution quotidienne des journaux. Une décision finalement révisée ce jeudi, comme s’en féliciteLa Montagne.
Les imprimés gratuits culturels sont parmi les médias les plus impactés par le confinement. L’éditrice de Sortie de Secours, un hebdomadaire de Lorient, joue cartes sur table et confie dans un édito sa réaction en faisant le point de ses perspectives à court et moyen terme : “On a plongé dans la possibilité d’une fin, dans l’incapacité de faire comme avant, de rebondir, de proposer, d’imaginer, d’inventer, de détourner. (…) On se dit que l’énergie reviendra plus tard. On s’en remettra. On trouvera.”
Cet article est extrait de notre newsletter de veille SMILe du 2 avril 2020. Pour vous abonner, c’est par ici !