La diversité en question dans les médias locaux
Les manifestations de ces derniers jours au Etats-Unis contre le racisme et les violences policières ont provoqué de profondes remises en question. Y compris au sein des rédactions locales, ou des journalistes s’interrogent sur les distorsions du traitement éditorial d’une actualité, selon la couleur de peau des protagonistes. Des biais directement liés NewsChannel 5, la télé locale de Nashville a fait son mea culpa suite à la publication de deux posts sur sa page Facebook. Deux posts pour deux interpellations de manifestants : l’un noir, simplement qualifié de “criminel récidiviste”, l’autre blanc, présenté sans faire mention de son casier judiciaire tout aussi chargé.
Au Canada, le rédacteur en chef de CBC News a lui aussi admis une approche partiale dans des compte-rendus de manifestations, et pris plusieurs engagements pour rendre les rédactions comme les contenus plus “représentatifs du Canada contemporain”.
Pour éviter ces biais, la rédaction du Seattle Time a mis en place un groupe sur la diversité et l’inclusion, qui permet d’alerter en interne sur la tonalité des publications et de conseiller les journalistes qui ont un doute sur le traitement qu’ils accordent à une communauté dans leurs articles.
En France, la question de la diversité ethnique dans les rédactions ne suscite pas autant de débats, pour l’instant. Pas davantage, en tout cas, que celle de la diversité de genre ou d’origine socio-professionnelle. Un nouveau sujet d’attention apparaît : l’origine géographique des journalistes (petites villes de province, banlieues, zones rurales…). Il y a deux ans, le CSA a choisi d’intégrer ce paramètre du “lieu de résidence” dans son baromètre de la diversité dans les médias audiovisuels.
Cet article est extrait de notre newsletter de veille SMILe du 11 juin 2020. Pour vous abonner, c’est par ici !