Plateformes d’entraide et gratuité : les réflexes solidaires des médias locaux
Comme s’il s’agissait de se recentrer sur la mission première des médias de proximité, des opérations de solidarité se sont mises en place très rapidement dans les rédactions. Coronaides, une application d’offre de services (courses pour les personnes âgées, gardes d’enfants) mise en ligne par Nice Matin juste avant le week-end des élections, a enregistré 11 000 téléchargements et 90 000 visites en quatre jours. “Nous avons eu un peu plus de 3 000 propositions qui viennent de partout en France. A la base, nous visions 300 dans notre région”, nous explique Damien Allemand, le responsable du digital à Nice Matin.
Le Télégramme a lancé l’opération “Solidarité Coronavirus Bretagne”, afin de “mettre en relation gratuitement ceux qui veulent aider et ceux qui ont besoin d’aide”, grâce à un formulaire et une cartographie des propositions.
Ouest-France s’est associé à la startup Allovoisins, une plateforme qui permet à des habitants d’un même quartier de partager des offres de services. Les groupes Facebook restent encore le canal privilégié pour les mises en relations : dans la Sarthe, le journal a créé trois groupes hyperlocaux pour favoriser la solidarité dans les villes moyennes.
Evidemment, la solidarité s’accommode mal des paywalls. Tout ce qui concerne le coronavirus semble désormais considéré comme une information d’utilité publique, avec l’obligation morale de la diffuser gratuitement. Si tous les articles des médias locaux sur le sujet sont désormais en accès libre, certaines rédactions ont choisi d’aller plus loin. Par exemple, Ouest-France accorde des abonnements numériques gratuits durant deux mois, et les 14 rédactions locales du Journal des Entreprises ont ouvert l’intégralité de leurs sites aux non-abonnés depuis mardi.
Cet article est extrait de notre newsletter de veille SMILe du 19 mars 2020. Pour vous abonner, c’est par ici !