Mercredi dernier, 51 titres de la presse quotidienne régionale ont proposé à leurs lecteurs un supplément print, différent pour chaque groupe de presse, autour des solutions pour préserver les forêts sur nos territoires. Il s’agit du septième volet d’En quête de demain, un projet inédit de collaboration entre les groupes de PQR coordonné par Sparknews, entreprise à impact qui vise à faire émerger de nouveaux récits autour des transitions. “Pour le premier supplément, nous avions 30 titres impliqués. Une fois la dynamique enclenchée, les autres ont suivi”, explique Sandy Arzur, directrice générale de Sparknews.
Deux suppléments sont distribués chaque année avec une déclinaison numérique. Des coordinateurs des 12 groupes de presse se réunissent lors de conférences de rédaction deux à trois fois par numéro pour définir la thématique, les angles et valider les contenus. “Tous les coordinateurs font des propositions d’articles, détaille Julien Bonnefoy, chef des actus à Centre France. Je propose une dizaine de sujets. Il y a en a 30 à 50 % qui sont sélectionnés et que l’on va réaliser”.
Les articles sont ensuite partagés dans une bibliothèque commune. Il y en avait par exemple 42 pour celui sur les forêts. En plus des articles qu’il produit, chaque titre pioche ceux qui l’intéressent pour construire sa propre version du supplément. “Le chemin de fer est commun, mais chacun fait l’agencement qu’il souhaite. Je sélectionne environ 15 articles. Pour ce numéro, j’ai, par exemple, pris un article du Dauphiné Libéré sur une solution pour résoudre la mortalité des arbres en altitude. Un sujet qui nous intéresse sur notre territoire”, explique Julien Bonnefoy.
Le chef de l’actu y voit aussi un bénéfice pour les équipes qui ont la possibilité de travailler sur du temps long avec ce supplément. “Les journalistes ont un mois et demi ou deux mois pour travailler sur les articles. Ils apprécient”.
Les équipes de Sparknews sont là pour coordonner le projet et le mettre en lumière. Deux personnes sont également en soutien sur l’éditorial. “On propose des approches éditoriales, on pointe des solutions qui ont fait leurs preuves, tout étant précautionneux de ne pas interférer dans le travail des journalistes”, précise Sandy Arzur.
Des partenaires institutionnels sont mobilisés pour chaque numéro et permettent de financer le temps consacré par les équipes de Sparknews. Le supplément est commercialisé via la régie 366 commune à la PQR. “Avec 5 pages de pub, le numéro est à l’équilibre de notre côté, précise Julien Bonnefoy. On est content de le porter, car ça correspond à ce qu’on veut faire sur le climat.”
Sandy Arzur souligne également l’impact auprès des lecteurs. Selon une étude réalisée par 366, ils sont près de 75% à conserver ce supplément, l’utiliser et le partager.
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11 projets inspirants
Diversification
Lors du salon Presse & Médias au Futur, Nicolas Sterckx, directeur général de Sud Ouest, a détaillé les pistes de diversification du groupe. Outre le développement de l’audiovisuel, ses verticales entrepreneuriales et son agence de marketing Eliette, le journal expérimente également des offres d’abonnements plus ciblées, par département ou thématique. “Il y a une faible cannibalisation et un vrai relais de croissance”. Le groupe a aussi testé le content-to-commerce sur des produits locaux mais sans réussite pour l’instant.
IA
Toujours à Presse & Médias au Futur, Le Journal des entreprises est revenu sur son utilisation de l’IA pour mieux exploiter ses datas et archives. L’hebdo économique régional a travaillé avec Melody et Contentside pour avoir un outil intégré à son CMS qui lui permet de suggérer des métadonnées et mots clefs autour de ses articles .”Plus de 10 000 fiches entreprises ont été créées avec des articles et datas reliés”, explique Emmanuelle Bouron, directrice stratégie et diversification du JDE qui compte 55 salariés et 9 éditions régionales.
IA toujours
Le Texas Tribune a partagé à l’occasion du Festival Journalism AI la manière dont il utilise l’IA à travers deux axes. 1) Rendre les contenus accessibles au plus grand nombre à travers de nouveaux formats : version audio des articles, chatbot entraîné sur un guide autour des élections, ou encore quiz d’actu hebdomadaire. 2) Améliorer l’efficacité des équipes avec, par exemple, un bot pour faciliter la relation entre les équipes tech et la rédaction.
Radio
La Lettre pro de la radio revient sur une série documentaire audio menée en collaboration par les 21 antennes de la Fédération des radios associatives du Nord. Cette série, baptisée “Derrière la fréquence”, compte 5 épisodes de 10 minutes et puise dans les archives de radios du réseau pour montrer leur quotidien et leurs spécificités. Après cette première collaboration, un autre projet transverse a vu le jour : “Hauts les filles”, une série de chroniques féministes commune pour les 21 radios.
Fact-checking
Aux Etats-Unis, Wisconsin Watch est un média nonprofit qui s’est spécialisé dans le fact-checking local. Durant les élections, son travail de vérification a été particulièrement précieux, comme l’explique son fondateur sur le site de Poynter. Le média a notamment embauché une journaliste multimédia pour réaliser des pastilles audios de fact-checking de 30 secondes diffusées sur 20 radios locales et développer d’autres formats adaptés pour YouTube, Tik Tok et Instagram. Ces projets ont pu être réalisés grâce à des subventions privées.
Sport
En Suède, le groupe Bonnier, qui compte près de 50 médias locaux, mise depuis près de 10 ans sur la diffusion d’événements sportifs en direct. Il diffuse aujourd’hui près de 5 000 matchs par an, principalement des ligues secondaires en football ou hockey sur glace, mais aussi des ligues majeures en basketball par exemple. L’accès au match fait partie de son offre premium All+. Près de 70 000 utilisateurs uniques y accèdent chaque mois. Au-delà de la diffusion des événements, le groupe propose une expérience complète à ses lecteurs avec du contenu avant-match, des analyses… Un retour d’expérience complet à lire sur le programme Innovate Local de Wan-Ifra.
Discover
Toujours en Suède, le média régional VK Media a développé un outil interne qui alerte la rédaction dès lors qu’un article est en passe de devenir viral sur Google Discover. L’équipe éditoriale décide alors si elle choisit de maintenir un paywall sur cet article, de l’ouvrir ou d’y appliquer un metered paywall. Cela a permis d’augmenter ses revenus digitaux de 60% sur un an.
(Re)nouveaux médias
Le groupe Le Télégramme lance “Mon Finistère”, une nouvelle revue dédiée à l’art de vivre dans le département breton. 148 pages et une centaine d’adresses à découvrir autour du lifestyle.
Du côté de Nantes, la revue trimestrielle de réflexion sur les enjeux du territoire, Place Publique, revient après une pause d’un an, avec une nouvelle formule. L’édition a été déléguée au groupe M Médias, qui édite plusieurs publications professionnelles, notamment dans le secteur culturel.
BD
Nouvelle collaboration entre le pure player d’investigation locale Mediacités et La Revue dessinée. Les deux médias s’allient pour mettre en BD une enquête réalisée sur le business des crèches privées. Le travail d’investigation avait été initié en 2022 et s’est poursuivi en vue de la publication de cette enquête illustrée.
Géoloc
La radio associative ligérienne Sun a ajouté une nouvelle fonctionnalité à sa plateforme : une carte sonore des Pays de la Loire qui situe les événements et lieux mentionnés à l’antenne et permet notamment de naviguer dans le temps à travers une frise chronologique.
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Investigation
Dans sa chronique “Menaces pour l’info”, RFI revient sur le quotidien bouleversé de la journaliste locale Morgane Large, qui enquête sur le secteur agroalimentaire en Bretagne. Après avoir failli abandonner son métier suite aux menaces qu’elle subissait, elle explique avoir pu reprendre ses investigations en travaillant en collectif au sein de l’ONG d’enquête Splann!.
Carte des médias locaux
Des chercheurs de la Hamburger Media School en Allemagne ont publié une étude sur l’évolution du nombre de journaux locaux en Allemagne depuis la réunification du pays. Leur conclusion : il n’existe pas encore de désert médiatique, mais le nombre de journaux locaux a chuté. 187 cantons (sur 401) ne comptent plus qu’un seul journal local.
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