“Bonjour à toutes et tous. Je suis aiguilleur de compétences pour la Réserve de l’Information Locale, la RIL pour les intimes. Si vous êtes parmi nous aujourd’hui, c’est que vous avez exprimé le souhait de vous engager dans notre Réserve de volontaires pour voler au secours de médias en difficultés. Nous allons aujourd’hui faire un test collectif pour définir quel rôle, quel métier, quelle spécialité vous conviendrait le mieux au sein de la RIL.”
C’est à peu près par ces mots que Bastien Kerspern, cofondateur de Design Friction, a ouvert son intervention lors du dernier FIL, un des temps forts de la 5e édition du festival. Cet exercice de design fiction, un format d’anticipation malin et original, avait pour objectif de susciter des réflexions de la part des professionnels des médias de proximité. Mission accomplie.
Ceux-ci se sont donc retrouvés projetés dans un futur possible (probable ?) pas si lointain, en 2033, avec un secteur secoué par trois transformations majeures : la mise en place d’un “éco-score” contraignant pour tous les acteurs économiques, y compris les médias; “l’explosion de la fatigue informationnelle”, conséquence directe de “l’IAposcalyspe”; le “développement d’une balkanisation du Net” avec un réseau fragmenté en régions.
S’en est suivi un test de personnalité auquel se sont prêtés une centaine de participants pour découvrir leur métier du futur : éco-influenceur, porte-parole du non-humain, chargé de soin informationnel ou encore (re)dresseur d’IA… Vous voulez en savoir plus ?
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14 projets inspirants
ClimatLe groupe Centre France lance “Premier degré”, sa feuille de route pour expliquer le changement climatique sur laquelle ont planché une vingtaine de journalistes pendant plusieurs mois. Elle peut se résumer en 4 priorités : “être une vigie des territoires” en privilégiant le journalisme de solutions ; former et outiller les journalistes pour renforcer leurs compétences de pédagogues et vulgarisateurs scientifiques ; enquêter et vérifier les faits “en plaçant le lecteur au centre des angles choisis” ; jouer la transparence et mesurer des actions menées. |
CarboneLe groupe Ebra de son côté publie, en partenariat avec Suez, le 3e baromètre de l’empreinte carbone des Français, réalisé par Odoxa. Les résultats de cette enquête font la Une de “Ici on agit” , le mensuel commun aux différents titres du groupe (800 000 ex), dont la maquette fait peau neuve. |
InfolettresJournaliste à Marsactu, Lisa Castelly est aussi chargée du développement des newsletters. C’est à ce titre qu’elle anime des ateliers avec les étudiants de l’EJCAM pour concevoir six nouvelles newsletters locales pour les Marseillais. Les premiers numéros viennent de partir et les noms sont évocateurs : “Y’a pas que l’OM”, pour valoriser les autres sports locaux, “Racasse”, pour les amateurs de pêche, ou encore “Minots” pour décrypter l’actu locale à l’attention des plus jeunes. |
RégieDepuis cet été, les équipes commerciales de Brief.me distribuent les abonnements et licences d’accès à d’autres médias en ligne indépendants auprès des professionnels (médiathèque, entreprises…). Parmi eux, deux médias locaux : Marsactu et Mediacités. |
Porte-monnaieUne nouvelle rubrique (et newsletter) voit le jour à Ouest-France. “Budget” propose une sélection d’articles et de vidéos avec des chiffres, des éclairages, des bons plans ou encore des conseils d’experts pour aider les lecteurs à mieux gérer leurs dépenses en ces temps d’inflation. |
IAckathonOuest-France était partenaire mi-octobre d’un hackathon sur l’intelligence artificielle. C’est le projet “MedIASpin” qui l’a remporté, “une solution de génération d’articles vulgarisés pour un jeune public qui prend en compte la censure d’images ou propos choquants”, nous explique Julien Perron, responsable des technologies de valorisation des contenus chez Ouest-France. “L’outil génère aussi une photo d’illustration cartoonisée. Le tout sous le contrôle et la reprise ou modération d’un journaliste bien sûr.” De quoi alimenter un futur site d’info pour les jeunes ? |
IA plus qu’à…NC Local raconte comment plusieurs médias de Caroline du Nord testent des outils d’intelligence artificielle. Les journalistes de Restauration NewsMedia utilisent par exemple depuis 3 mois un module pour rédiger des articles à partir des notes prises lors d’une réunion ou d’un événement. De son côté, le Charlotte Observer expérimente avec Taboola la personnalisation automatisée de sa homepage pour booster l’engagement. Notez aussi que AP propose des ressources, et webinaires pour accompagner les médias locaux dans l’utilisation de l’IA. |
Café conf’Le 9 octobre, les journalistes de Paris-Normandie organisaient leur première conférence de rédaction en public dans la brasserie La belle époque de Rouen. L’objectif est double : “faire découvrir les coulisses de l’info locale” et créer un temps d’échange privilégié avec les lecteurs. L’opération sera renouvelée deux fois par mois dans des cafés de la ville ou de l’agglo. |
Cop WatchLe média indépendant californien Open Vallejo vient d’être récompensé par l’Institute for Non Profit News pour sa grande enquête sur la destruction illégale de preuves compromettantes pour la police locale. Et il ne compte pas s’arrêter là. Son fondateur, Geoffrey King, explique à Local Fix qu’il veut désormais étendre son modèle à toute la Californie, avec un journalisme d’investigation percutant qui réclame des comptes aux autorités locales. |
DécibelsQuels sont les supporters qui crient le plus fort ? Ceux des Phillies ont la réputation d’être les plus bruyants du championnat de football américain, au point de déstabiliser leurs adversaires. Encore fallait-il le vérifier. Le Philadelphia Inquirer a donc couvert, sonomètre à la main, un match décisif de l’équipe. Les journalistes ont mesuré les décibels au fil de la partie et mis en ligne un récit immersif pour rendre compte du bruit infernal qui régnait dans le stade. Un projet repéré par nos amis de Datagif. |
RenaissanceAprès 123 ans d’existence, l’hebdo local ardéchois Le Crestois a bien failli déposer le bilan mais l’aventure de presse se poursuit grâce à ses salariés qui l’ont repris sous forme de coopérative. Le tirage a été réajusté, une asso de soutien créée. Elle rassemble 600 lecteurs qui ont participé à la vente à la criée cet été. La journaliste Laure-Meriem Rouvier est venue au dernier FIL raconter cette reprise. Elle a répondu aussi aux questions de PHRases.media, le blog de l’ESJ Lille. |
RuralitéCréé en ligne début 2022 le média PRIMAIRE “met en lumière les acteurs de la ruralité : les paysans, chasseurs, pêcheurs, habitants des campagnes…”. Les trois jeunes femmes à l’origine du projet lancent aujourd’hui un financement participatif pour sortir leur premier numéro papier illustré de 12 pages. |
PluralismePetits médias indés ou grandes rédactions locales : arrêtez de vous considérer comme des adversaires, collaborez ! C’est en substance le message adressé par Jacqui Merrington, dans sa newsletter The Happy Journalist. Elle est convaincue que la diversité de paysage est une des clés de l’avenir de l’info locale au Royaume-Uni. Et se réjouit de voir des projets comme Ping, qui propose un deal gagnant-gagnant entre journalistes hyperlocaux et rédactions régionales et nationales. |
PubFranceTV se dote d’un nouvel outil pour développer la pub locale : la plateforme AdSpace Réseaux. Elle permet de répondre à des briefs des annonceurs ou d’agences sur des campagnes ciblées et d’établir des “dispositifs de TV segmentée et de Replay géolocalisés.” |
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Marché pub
La publicité locale représente 10 milliards d’euros, soit un tiers du marché global de la pub, selon une étude que vient de publier Les Relocalisateurs. Les annonceurs locaux représentent 7 milliards sur ce total, et les annonceurs nationaux (qui font de la pub locale) environ 3 milliards. La part des annonceurs locaux (87%) est prépondérante pour la presse locale contre 55% pour la radio dans son ensemble et 3% seulement pour la télévision et le cinéma.
Régie
Comment vendre une pub locale en 3 étapes ? Kenny Katzgrau de la régie pub new-yorkaise Broadstreet vous livre ses conseils : 1/ Soyez attentif aux commentaires des gens qui achètent pour la première fois le produit ou service de votre client ; 2/ faites toujours une reco avec deux propositions : une bon marché et l’autre plus chère ; 3/ envoyez au client une maquette de la pub et un contrat simple.
Image d’Epinal
Idéalise-t-on le journalisme local ? C’est bien possible, en particulier outre-Atlantique où, “au fur et à mesure qu’ils disparaissent, les journaux locaux se couvrent d’un halo de tout ce qu’il y avait de bon en Amérique”, écrit Daniel Golden, rédac chef de ProPublica. Par le passé, il a travaillé pour la rédaction du Springfield Daily News, et il garde de ce journal local un souvenir beaucoup plus contrasté.
Focus
The Georgia News Collaborative vient de publier un rapport qui dresse un état des lieux plutôt sombre de l’information locale en Géorgie, un État d’Amérique en proie à la désertification médiatique. Mais il y a aussi des raisons d’espérer. Le territoire profite par exemple d’une belle dynamique de projets journalistiques portés par les universités. Et de nouveaux médias (comme “Pas al Voz Noticias” à Savannah) ont su tirer profit des réseaux sociaux (Facebook en particulier) pour trouver leur audience puis se professionnaliser.
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