Une des trois tables rondes que nous organisons cette année au Festival international de journalisme de Couthures-sur-Garonne (12-14 juillet) est consacrée aux nouveaux médias locaux. Nino Sinturel, cofondateur d’En Vrai! fait partie des trois intervenants. On en profite pour faire le point avec lui sur les développements du média auvergnat.
Créé en 2019, En Vrai ! se définit comme “un média alternatif d’info-divertissement”, qui traite des sujets sur Clermont et plus largement l’Auvergne en vidéo avec un ton décalé. Son modèle économique repose principalement sur le brand content (environ 25% des vidéos publiées par le média) et par de la production de vidéos en marque blanche. Le média compte une douzaine de collaborateurs, mais aucun journaliste à proprement parler. Ce qu’assume Nino Sinturel. “Au départ, l’idée était de proposer une vision différente. Mais ça peut être amené à changer”. Même si En Vrai! ne proposera pas de journalisme de profondeur. “Notre objectif est de relayer de l’info locale avec le plus de neutralité”.
Aujourd’hui, En Vrai ! est principalement présent sur Instagram, Facebook, Youtube et Linkedin et mise aussi sur la création de podcasts. Toutes plateformes confondues, il compte près de 200 000 abonnés. “On sent qu’en Auvergne, on commence à atteindre un plafond, même si ça continue de progresser”.
Pour continuer à se développer, le média auvergnat commence à dupliquer son modèle. Première étape à Lyon, où l’équipe a lancé une nouvelle marque média sur les réseaux sociaux, Pélo. “Ce qui est important pour nous est que la personne qui s’en occupe soit originaire de la ville pour qu’elle soit légitime à parler de son territoire”. Et si cela fonctionne, il ambitionne de se lancer sur d’autres territoires.
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S’ABONNER8 projets inspirants
Sport
Pour renforcer le lien avec ses lecteurs, fans de sports, l’Arizona Daily Star a lancé un nouveau format conversationnel en vidéo “The Wildcaster Live”, qui reprend la forme d’une conversation zoom dans laquelle des journalistes experts du quotidien répondent aux questions des lecteurs. Un format que le quotidien souhaite désormais développer sur d’autres thématiques que le sport.
Infoservice
La Tribune de Genève renforce son info-service avec un bulletin mis à jour quotidiennement et automatisé, qui délivre la météo, le trafic routier et des idées de sorties sous forme synthétique à partir de données en accès publique. Le tout avec une dose de Chat-GPT pour la correction syntaxique.
Médias sociaux
Lancer un média numérique à San Francisco, dans la capitale de la tech en se passant entièrement des plateformes ? C’est le pari de Gazetteer SF. Le média n’est présent sur aucun réseau social et minimise son affichage dans les résultats des moteurs de recherche. Il emploie 5 journalistes et son modèle économique se base sur l’abonnement. Se faire connaître sans passer par les médias sociaux est un challenge. Gazetteer SF a communiqué via des flyers et un pub dans le quotidien local. Il organisera en août une soirée de lancement.
Sobriété
Rennes Métropole ne va pas arrêter de publier sur les médias sociaux, mais mène depuis janvier 2024 une stratégie de publication plus sobre. Cela passe notamment par une baisse drastique du nombre de posts (80 au lieu de 150 par semaine), une meilleure réutilisation des contenus ou encore une plus grande clarté et accessibilité des publications. L’équipe du service communication partage sa méthode et ses outils dans un espace accessible en ligne.
Nouveau média
Le magazine Bretons et Ouest-France lance un nouveau supplément “Brestois” de 24 pages. Celui-ci sortira plusieurs fois par an et mettra en avant “la ville, son territoire, ses habitants et les enjeux de Brest aujourd’hui”.
Montagne
Après quatre saisons, le podcast “La folie des hauteurs” sur les histoires d’alpinisme proposé par France Bleu Isère se décline sous la forme d’un livre.14 histoires d’alpinisme racontées par Lionel Cariou, le journaliste créateur du podcast.
Francophonie
L’atelier des Médias sur RFI a invité le fondateur de Télé Louisiane, une télévision locale en français, créé en 2018, qui réalise des émissions et reportages sur la communauté francophone de l’Etat américain. D’abord lancée sur le numérique, la webTV cumule 5 millions de vues par an sur Youtube. Depuis deux ans, elle diffuse également ses contenus sur la télé publique de Louisiane.
Hyperlocal
En Inde, 101 reporters met en réseau les journalistes locaux qui habitent dans des zones rurales et les médias nationaux. Le réseau compte désormais 3 600 journalistes qui ont collaboré avec une soixantaine de médias nationaux. C’est l’occasion de mettre en avant des histoires hyperlocales dans des zones rurales qui ne sont parfois même pas couvertes par les médias locaux. À lire sur le site d’IJnet.
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Influenceurs
Méta-Media a sorti son dernier cahier de tendances. Ce numéro est consacré aux journalistes/influenceurs et interroge la définition des journalistes, mais aussi l’infotainment. Ce sujet sera une des thématiques abordées au prochain Festival de l’info locale. Alexandra Klinnik, journaliste qui a participé à la rédaction de ce cahier, interviendra lors de notre table ronde sur les collaborations possibles entre médias locaux et influenceurs.
Législatives
À l’occasion des élections législatives qui viennent de se terminer, les médias locaux ont été en première ligne. France Bleu et France 3 ont organisé plus de 200 débats et émissions politiques sur leurs antennes en régions. Leur rôle durant ces élections a notamment été souligné par un article de Télérama. D’autres médias comme La Voix du Nord ont mis leur contenu numérique sur les législatives en accès libre. Certains ont tiré leur épingle du jeu, comme Actu.fr qui a vu ses audiences augmenter (+54% par rapport à la période pré-électorale).
Marché publicitaire
Dans une interview pour Influencia, Jean-Pierre de Kerraoul, président du groupe de PHR Sogemia revient sur les enjeux à venir pour sa famille de presse : IA, plateformes, publicité… Si sur le print, les offres commerciales mutualisées par les différents titres et proposées aux annonceurs fonctionnent bien, il souligne le besoin de développer ces mêmes mutualisations sur le numérique.
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