Pas sûr qu’elles suffisent à soulager les immenses pertes causées par l’épidémie, mais les médias locaux entrevoient déjà quelques leçons positives à cette période de confinement. La mutation, déjà engagée avant l’épidémie, va s’accélérer. Et pas seulement par nécessité économique mais aussi parce qu’il y a des signaux encourageants. La plupart des rédactions ont constaté que leurs informations restaient très attendues même en cette période de repli. Les audiences numériques ont atteint des niveaux records et surtout, elles ont permis de recruter de nouveaux abonnés.
Autre bonne nouvelle : l’agilité des équipes. Malgré le confinement, le chômage partiel, les incertitudes, les salariés se sont très vite adaptés et ont fait preuve de créativité, parfois au-delà des espérances. C’est tout le paradoxe de cette crise qui aura permis de dynamiser des rédactions que l’on disait parfois rétives au changement.
Peggy Holman, la cofondatrice de Journalism that Matters, détaille les clés de la transformation éditoriale qui pourrait s’accélérer dans les prochains mois : la diversité, l’écoute, le dialogue, les solutions et la collaboration.
Dans son analyse publiée dans Local News initiative, Mark Jacob estime que les médias locaux iront vers un modèle économique tourné davantage vers leurs lecteurs que les annonceurs, c’est à dire ceux qui leur sont restés fidèles durant l’épidémie.
“Nous vivons une accélération de l’histoire qui doit nous rendre ambitieux”, estime Christophe Galichon, le Directeur des opérations de la rédaction de Sud-Ouest, interrogé par la régie 366 dans son excellente newsletter Correspondances locales. « A nous de ne pas laisser passer l’occasion de nous réinventer” , ajoute Denis Carreaux, le Directeur des rédactions du groupe Nice-Matin.
Cet article est extrait de notre newsletter de veille SMILe du 30 avril 2020. Pour vous abonner, c’est par ici !