En septembre dernier, Whatsapp a déployé dans 150 pays dont la France les “channels” : un canal d’actualité qui permet aux médias de poster des contenus à leurs abonnés, dans un flux à sens unique. Les médias locaux s’en sont rapidement emparé (on en a recensé une dizaine). Premiers retours d’expérience avec deux d’entre eux : Nice-Matin et La Montagne.

Objectif : s’acculturer

Nice-Matin est le premier titre de PQR à avoir lancé son canal. “Ça m’a plu tout de suite, car Whatsapp, c’est dans la poche des gens. Ils l’utilisent tous les jours”, explique Vincent Ballanger, journaliste chargé de la promotion des contenus et de l’engagement. Aujourd’hui le quotidien compte 6 800 abonnés et Var-Matin 5 000. La Montagne n’a pas tardé à suivre. Son canal compte 4 200 abonnés. Des résultats encourageants, alors que la fonctionnalité reste assez peu connue. “L’objectif est de s’acculturer, de tester, pas forcément de faire du trafic ou de l’engagement”, précise Charlotte Carrencotte, cheffe de projet qui travaille avec une social media manager et le responsable des opérations spéciales du groupe sur ce projet.

Du serviciel et des contenus engageants

La Montagne publie 3 posts par jour avec notamment un récap’ de l’actu quotidienne. Pour le reste, “on y va à l’intuition en essayant de proposer du serviciel”. À Nice-Matin, Vincent Bellanger publie davantage : environ 9 posts par jour. “On a des rendez-vous, mais on essaye aussi de casser la routine pour ne pas lasser”. L’accent est mis sur de “belles histoires” en locale ou des sujets concernants, comme les tickets restaurants ou la mort de Matthew Perry. Le tout avec un ton conversationnel, “comme si on envoyait un message sur un groupe Whatsapp d’amis”, précise le journaliste, sans tomber dans un ton faussement jeune. Autre bonne pratique partagée par les deux médias : réaliser des sondages pour susciter des réactions emojis des abonnés.

Peu d’indicateurs de mesure

Principale ombre au tableau : l’absence d’outils de suivi dans la plateforme. Pour mesurer l’engagement, les équipes des deux quotidiens ont mis en place des trackers sur les liens qu’ils partagent. “Pour l’instant, c’est assez anecdotique : environ 500 clics par mois”, explique Charlotte Carrencotte. Par ailleurs, Vincent Bellanger, qui envoie le premier message de Nice-Matin chaque matin à 7h15, déplore l’absence d’outil de programmation. “Ça reste artisanal”.

Et ensuite ? Charlotte Carrencotte envisage de tester sur des audiences plus restreintes les “communautés”, une autre fonctionnalité disponible sur Whatsapp qui permet plus d’interactions.

Pour en savoir plus :

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