La stratégie à trois voies du Groupe Télégramme
Edouard Coudurier, PDG du groupe Télégramme, a présenté au FIL 2020 la stratégie de diversification du groupe qui dépasse la presse et sa Bretagne natale, avec notamment des sites pour l’emploi et la formation et des entreprises dans l’événementiel sportif ou musical. Extraits.
Le Télégramme est un journal engagé « militant de la Bretagne », de ses produits et de ses entreprises, engagé aussi pour la lutte contre la mucoviscidose. Autour du quotidien, gravitent plusieurs médias spécialisés (voile, tourisme…) et deux télévisions locales.
La presse, l’activité initiale, représente aujourd’hui plus de 50 % du chiffres d’affaires. C’est le 4e quotidien régional, avec 900 000 lecteurs (print et web).
Se diversifier et se développer, pour assurer l’autonomie et la pérennité du groupe dans une période de déclin de la presse payante, a été une nécessité dès la fin des années 80. Le lectorat est en baisse, il vieillit, les jeunes ne lisent plus. Certes le journal a entamé une transition digitale en 1996, mais il a aussi fait le choix d’une diversification, dans des secteurs en croissance. « Nous avons acquis des sociétés dans des secteurs connexes, qu’on connaît, qu’on pense comprendre ». Souvent pas acquisition de petites entreprises.
« Notre côté régional, breton, familial, à taille humaine, nous aide à nous rapprocher de certaines entreprises. »
Edouard Coudurier
C’est le domaine de la formation et de l’emploi qui est le deuxième pilier de la diversification (outre les services que sont l’agence de com et la régie publicitaire) : helloworks (régionjob, diplomeo, regionjob, jobijoba). Face à de grands concurrents internationaux comme LinkedIn, Helloworks est le leader français.
Dans cette aventure de la diversification, il y a quelques échecs ou erreurs de parcours, comme les city guides ou Le Journal des Entreprises. Le troisième volet de cette diversification est l’évènementiel : la passion de la voile, au départ avec le rachat de Pen Duick, et parfois à des moments où ces événements n’avaient plus le vent en poupe. Le groupe est organisateur de grands événements sportifs comme la Solitaire du Figaro, la Route du rhum. Sur terre aussi avec des marathons, ou ultratrail.
Il a également des parts dans des festivals comme le Printemps de Bourges ou les Francofolies. Ce dernier secteur a été forcément impacté par la crise du Covid : 3 ou 4 événements maintenus sur plus de 100 prévus. Chacun de ses trois secteurs d’activité a sa propre stratégie d’investissement, compartimentée.
Valérie Bridard