Pour innover, France Bleu mise toujours sur la voix
France Bleu teste une nouvelle manière d’interagir pour l’auditeur via des enregistrements vocaux. Explications par Ophélie Wallaert, directrice du numérique de la radio publique.
Pour réagir en direct, nul besoin d’écrire un commentaire sur la page Facebook de la radio ou de téléphoner au standard, il suffit d’envoyer un message vocal. C’est une nouvelle fonctionnalité en test sur l’application de l’antenne France Bleu Périgord et France Bleu Hérault.
L’outil est né de la collaboration entre la start-up VoxM et les équipes de France Bleu en quête d’innovation. Le but est de récupérer de la matière audio et de pouvoir diffuser facilement les réactions des auditeurs, leurs commentaires, leurs questions. Pour Ophélie Wallaert, ce nouveau type d’interaction offre plusieurs avantages à leurs antennes.
Regrouper les auditeurs sur l’application France Bleu
Pour le réseau des radios de France Bleu, le lien avec l’auditeur est particulièrement vivant du fait du travail de proximité des localiers. Mais l’interactivité sur l’application numérique est rapidement déviée vers les réseaux sociaux comme Facebook. Et sur les réseaux sociaux, le public communique essentiellement par écrit or « la radio c’est la voix« , sourit Ophélie Wallaert. Il faut donc proposer une interaction facile et qui ait du sens pour l’auditeur.
L’un des nos enjeux au numérique était de ramener l’auditeur sur notre application pour que tout se passe au même endroit, qu’il puisse écouter son programme et réagisse au même endroit.
Ophélie Wallaert
Pour tester cette nouvelle fonctionnalité, il fallait choisir des locales réactives car les équipes sur place deviennent les premiers utilisateurs de l’outil et cherchent à améliorer encore davantage les interactions sur l’application France Bleu. Pouvoir diffuser sur l’antenne les sons enregistrés par VoxM : c’est une idée des localiers. Cependant, il y a une prise de risque par rapport aux auditeurs. « Nous avons accepté à un moment de nous poser, de ré-évaluer le test et de continuer un sondage sur Facebook et non sur notre application pour que la locale n’ait pas à rompre son contrat de confiance avec les auditeurs », explique Ophélie Wallaert, « à ce moment-là du test, on était plus perdant à vouloir aux forceps les inviter à aller sur l’application. Facebook c’est la facilité, c’est l’immédiat et c’est là que sont les internautes. »
Développement d’une diffusion de qualité
L’intérêt de ce nouveau module est aussi de faciliter le travail en radio. Déjà de gagner du temps. En effet, l’outil proposé par VoxM fournit une transcription écrite des messages vocaux. Il est donc plus rapide de repérer une idée intéressante dans un commentaire. Ensuite de gagner en qualité. Les sons enregistrés peuvent être de meilleure qualité que lors d’appels téléphoniques dont les signaux sont faibles et c’est une option supplémentaire pour obtenir des commentaires de ceux qui hésitent à téléphoner.
Il y a ce qu’il se passe à l’antenne pour l’auditeur et il y a aussi ce qu’il se passe dans l’arrière-cuisine et quand le numérique peut apporter de nouvelles manières de travailler qui font gagner du temps et qui sont plus efficaces, on a évidemment notre rôle à jouer.
Ophélie Wallaert
Il y a aussi des innovations en interne sur l’application de Radio France. Celles-ci sont avant tout orientées sur des projets éditoriaux. Les auditeurs peuvent d’ailleurs écouter depuis lundi 21 septembre le premier podcast natif d’informations des rédactions de Radio France, Le Quart d’heure.
Sophie Repoux